La crise économique née du confinement des populations va fortement mettre à mal tout le tissu économique du pays avec un nombre important de fermetures d’entreprises et une montée en flèche du chômage que les mesures de soutien intérimaires de l’Etat, forcément limitées dans le temps, ne pourront qu’atténuer ou simplement décaler. Pour la France, les conséquences risquent d’être d’autant plus violentes que les secteurs d’activité force du pays, Tourisme et culture, Aéronautique, Luxe entre autres, sont tout particulièrement impactés par les contraintes nouvelles et les peurs générées par notre cohabitation avec le virus.
A la perte de pouvoir d’achat des ménages va s’ajouter la perte de productivité des entreprises survivantes en raison des indispensables contraintes de protection barrière rendant l’équation du redémarrage encore plus compliquée.
Face à cette quadrature du cercle, l’Etat est condamné à mettre en place un plan de relance ambitieux mais équilibré qui, au-delà de l’indispensable aspect social en faveur des plus fragiles, devra intégrer la préservation du pouvoir d’achat pour maintenir et surtout stimuler la demande et un appui ciblé aux entreprises pour relancer l’offre tout particulièrement dans les activités à forte valeur ajoutée.
L’amorce de la sortie de crise ne pourra se faire qu’avec des injections massives de fonds publics mais la réussite de la sortie de crise à moyen long terme passera principalement par un effort collectif de création de richesses et de consommation locale, seules à même de garantir le retour au niveau de vie antérieur de la Nation.
L’Etat dispose dès lors d’une opportunité unique d’engager le pays dans une nouvelle ère de développement qui mettrait l’environnement au centre du dispositif au bénéfice du bien-être, de la santé et de la qualité de vie de la population tout en insufflant une nouvelle dynamique de croissance responsable et créatrice de richesse.
La relance économique passera ainsi par les secteurs d’activité traditionnels qu’il conviendra de pousser à se réinventer, à s’adapter et à verdir leur production et produits. Elle passera également et peut-être surtout par le développement de l’innovation en produits et technologies respectueux de l’environnement et dans la mise en œuvre d’une transition énergétique ambitieuse.
La mondialisation et ses délocalisations ont montré leurs limites tant au point de vue de l’indépendance stratégique qu’au plan de la maîtrise des chaînes d’approvisionnement et de production. Il conviendra de réinventer des métiers perdus par la délocalisation afin de les intégrer de nouveau à proximité. Ce rapatriement contribuera en outre à réduire de manière significative l’empreinte carbone de ces activités.
La digitalisation de l’économie a définitivement gagné ses lettres de noblesse en ce qu’elle a constitué le socle de l’activité économique résiduelle pendant le confinement tant au point de vue de l’activité commerciale par internet que par le déploiement du télétravail, du téléenseignement et de la télémédecine. Cet acquis constitue un point d’étape sur lequel nous pourrons bâtir un nouveau mode de fonctionnement de l’économie plus vertueux pour la Planète et propice à une réduction du stress des transports et des contraintes d’organisation du présentiel et tout en générant plus de productivité.
La digitalisation, surtout associée à l’Intelligence Artificielle, ouvre la voie à une nouvelle économie qui ne demande qu’à prendre son envol avec des produits et services inédits, des procédés de fabrication et de production plus performants et des concepts de marketing favorables à la personnalisation des offres et services. L’automatisation et la robotisation doivent pénétrer plus fortement nos entreprises si nous voulons développer la compétitivité de notre économie, notamment pour le rapatriement des activités délocalisées mais également pour rattraper la productivité perdue avec les mesures barrière.
La réussite de l’intégration de la dimension écologique dans notre économie telle qu’attendue par les populations passe inévitablement par un changement de comportement des agents économiques et celui-ci ne peut être obtenu qu’en frappant le portefeuille.
Il devient à ce titre indispensable d’avoir des ambitions beaucoup plus fortes de réduction de gaz à effet de serre à travers le mécanisme d’échange de quotas de Droits Carbone qui vise à instaurer le principe du pollueur payeur. Ce principe est totalement bafoué par des considérations politiques et les lobbies, il en perd toute utilité voire favorise l’achat d’une bonne conscience à moindre coût mais sans incidence réelle sur le comportement responsable des pollueurs. Pour les activités non concernées par ce mécanisme, il conviendra d’instaurer une Taxe Carbone nouvelle génération, pertinente, qui prendra en compte, pour chaque produit et service, l’impact environnemental de son utilisation et de son transport du lieu de production à son lieu de consommation (cf réflexions spécifiques sur ce point).
En intégrant une réalité Carbone, notamment pour le transport, dans la fixation des prix des produits, la Taxe Carbone contribuera à rééquilibrer la compétitivité des produits et services selon leur lieu de production par rapport à leur lieu de consommation donc de redonner un nouvel élan à la production de proximité et à la création de richesses plus proche du lieu de consommation. L’utilisation d’une baisse temporaire de TVA pour faciliter la mise en place de la Taxe Carbone amplifiera l’effet baisse des prix car, pour les produits de proximité, le coût de la nouvelle Taxe sera bien inférieur au montant de la réduction de TVA.